WEBridge Magazine n° 01
Equivalents français
des termes anglais

TO BID OR NOT TO BID

par Robert LABOUZE

( Article paru dans " Le Bridgeur " du 15 Mai 1991 )

Au moment où le bridge entre dans les lycées et collèges, il devient urgent de s'interroger sur le bien-fondé de l'utilisation de certains termes anglais dans le langage courant des bridgeurs français.

Il est ,certes, utile de savoir parler ou écrire la langue anglaise. Mais pourquoi mêler à notre langue tant de mots étrangers, généralement moins explicites que leur traduction en français. Ainsi, pourquoi dire " forcing ", alors que " impératif " remplit exactement la même fonction ?

Il est rare de voir un nouveau concept ou produit trouver immédiatement le mot adéquat pour le désigner. UNe fois trouvé, celui-ci peut déclencher des réactions de rejet, qui seront sans effet s'il est adopté, sans réserve, par les utilisateurs. Employé régulièrement, le " bon " mot finit toujours par s'imposer. Souvenez-vous ! " Software " semblait indéboulonnable, et pourtant, " Logiciel " l 'a détrôné. Il en est de même de " gazole " qui a remplacé " gas-oil ".

Nous pourrions classer les termes anglais, actuellement utilisés couramment dans nos ouvrages de bridge, en trois catégories :

1ère catégorie : mots qui doivent être remplacés par leur équivalent français :

1) " Bidding-box " : à remplacer par " Boîte à enchères "

2) " Jump " : à remplacer par " Saut "

3) Sur les cartons, contenus dans les boîtes à enchères :

Au lieu de NT, il faut SA ;

Au lieu de Pass, il faut Passe ;

Au lieu de Alert, il faut Alerte ;

Au lieu de D, il faut X ( ou Contre ) ;

Au lieu de RD, il faut XX ( ou Surcontre ).

2è catégorie : mots qui devraient être remplacés par leur équivalent français :

Le mot " Forcing " a pignon sur rue. Il est universalement utilisé. Pourtant de nombreux auteurs ( ou traducteurs ) semblent, avec raison, de plus en plus lui préférer le mot français " Impératif ", qui correspond parfaitement au sens du mot anglais, et en constitue, par conséquent, une traduction fidèle.

Ainsi, nous dirions :

Impératif pour un tour

Impératif jusqu'à la manche

Auto-impératif

3è catégorie : Enfin, il reste des mots à trouver

pour remplacer ceux qui, apparemment, n'ont pas d'équivalent en français :

1) Si " bid " peut être traduit par " enchère ", par quoi traduire " rebid " ? Pourquoi pas " redemande ", s'il s'agit de l'ouvreur ( terme déjà utilisé ), et " deuxième réponse ", s'il s'agit du répondant ?

Deux premiers tours d'enchères
Enchères de l 'ouvreur
Enchères du répondant
Première enchère
OUVERTURE
PREMIÈRE RÉPONSE
Deuxième enchère
REDEMANDE
DEUXIÈME RÉPONSE

2) Comment traduire les mots suivants :

TOP - OPEN - CUE-BID - FRAGMENT-BID - SPLINTER - SQUEEZE ?

Pour l ' heure, il semble difficile de trouver leurs équivalents dans la langue de Molière.

 

La Fédération Française de Bridge a un rôle à jouer pour la défense de la langue française dans le monde du bridge.

1°) En premier lieu, rendre officielle l'utilisation d'une certaine terminologie de base ( 1ère & 2è catégories de mots ) ;

Mettre en place un groupe de recherche, en vue de proposer des équivalents pour les mots de la 3è catégorie, éventuellement en procédant à une large consultation auprès des bridgeurs, intéressés par le sujet.

2°) En deuxième lieu, utiliser la terminologie officielle dans les publications et les écrits émanant de la FFB, et l'imposer à ses enseignants et à ses arbitres.

3°) En troisième lieu, délivrer un label DLF ,( en collaboration avec l'Association " Défense de la Langue Française "- 8, rue Roquépine 75008 PARIS, présidée par Jean Dutourd, de l'Académie Française ), aux ouvrages publiés en langue française et respectant la terminologie adoptée par la FFB. Il pourrait en être de même pour les objets et les matériels portant des inscriptions.

4°) Enfin, préconiser la vente de jeux de cartes français ( avec R au lieu de K, D au lieu de Q, V au lieu de J ), et l'utilisation de feuilles de marque sur lesquelles O désignerait la position Ouest ( au lieu de W ).

 

Après 100 mois, que constate-t-on ?

Une nette amélioration en qui concerne les mots de la 1ère catégorie.

Le mot " forcing" a la vie dure : seuls les ouvrages de Jean-Marc Roudinesco ont opté, depuis très longtemps pour le mot " impératif ".

Les clubs, dans leur quasi-intégralité, ont adopté les jeux de cartes français et les cartons d'enchères en français ( le temps de remplacer les anciens ).

Tout reste à faire pour les mots de la 3è catégorie. Aussi,

NOUS VOUS PROPOSONS DE CONSTITUER, AVEC NOUS, UN GROUPE DE RECHERCHE INFORMEL, ET, EN PERMANENCE, NOUS ECRIRE ,AU MOYEN DU FORMULAIRE CI-JOINT, POUR NOUS PROPOSER VOS IDEES, QUE NOUS PUBLIERONS REGULIEREMENT DANS CETTE RUBRIQUE.

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Autres informations intéressantes

1) Au journal officiel du 16 mars 1999, sur le site du Ministère de la Culture,

( Pour vous rendre sur ce site, cliquez ici),

on trouvera les recommandations de la Commission générale de terminologie et de néologie, relatives au

vocabulaire de base de l'informatique et d'Internet.

Nous en reparlerons dans un prochain numéro de WEBridge Magazine.

2) Dans le journal " Le Monde " de début septembre 1999, le journaliste Jean Lasar nous présente le site " http://www.vwd.de " qui s'ouvre sur la citation d'Emmanuel Kant suivante : " Il ne peut être infligé de pire dommage à une nation que de lui prendre son caractère national, la singularité de son esprit et de sa langue ". Ce journaliste indique que " l ' Association VWDS ( Verein zur Warhung der Deutschen Sprahe, Union pour la sauvegarde de la langue allemande ) a été créée à Dortmund en 1997, afin de lutter contre l 'invasion de l 'allemand par des mots anglais et américains, qui s'est amplifiée avec l 'arrivée en force d'Internet ".

Il n'y a donc pas qu'en France, que l 'on tente de défendre sa langue maternelle contre l 'invasion des termes anglo-américains.

 

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